2006-12-07

Un fou noir au pays des blancs




Spectacle avec Pie Tshibanda.
Salle des fêtes, Hôtel de Ville, Dudelange, le jeudi 7 décembre 2006 à 20h30.

Comme des dizaines d’autres exilés, Pie Tshibanda entreprend en 1995 le véritable parcours du combattant de candidat réfugié politique au travers des administrations belges. Un parcours qui durera des années. D’autres encore avant qu’on lui octroie le droit de faire venir au Congo sa femme et ses enfants. Et d’autres enfin pour que nous lui ouvrions vraiment les portes de notre société.

Dès 1998, avec Un Fou Noir au pays des Blancs, Pie Tshibanda témoigne de ce parcours. L’exercice est alors thérapeutique. Pie a besoin de dire. Pour être entendu et se sentir moins seul… Et ça marche. Un Fou Noir au pays des Blancs agit comme un miroir et nous renvoie, avec un humour décapant, notre propre image, nos préjugés, nos défauts.

Un Fou Noir se révèle rapidement être un outil singulier pour évoquer les notions de tolérance, racisme, différence. Le spectacle, et celui qui l’a suivi, Je ne Suis pas Sorcier !, seront joués 1000 fois en 7 ans, touchant au passage le chiffre extraordinaire de 4% de la population belge francophone. En théâtre tout public, nous n’avons pas connaissance d’un succès similaire. Nous avons joué dans les théâtres belges les plus importants, mais aussi dans les écoles, les restos, les églises, les locaux associatifs… Dans la foulée, la Charge du Rhinocéros a porté le spectacle en France, en Suisse, en Allemagne, en Martinique, au Burkina Faso, au Bénin, au Congo, au Sénégal…

Bien entendu, chacune de ces représentations a été le lieu de rencontres avec nombre de personnalités. Des plus humbles aux plus célèbres. C’est ce carnet de tournée que Pie Tshibanda se propose d’ouvrir à l’occasion de cette 1000ème représentation. Vous y rencontrez entre autres quelques fans très touchants, quelques-uns de nos politiciens, Aimé Césaire en Martinique, Sam Touzani et un groupe de bonnes sœurs en Avignon…

Mais le parcours remarquable de Pie Tshibanda ne pourrait occulter la réalité de l’exil. À l’heure où nous écrivons ces lignes, près de trente églises belges ont été investies par des sans-papiers en attente d’un statut. Ils sont Congolais mais aussi Latinos, Iraniens, Marocains