Le Grand-Duché du Luxembourg est souvent présenté comme un « laboratoire » au sein duquel des développements caractérisant l’Europe (de l’Ouest) en général se présentent avec une acuité accrue et peuvent de ce fait y être observés de manière privilégiée. Les phénomènes migratoires, qui représentent un facteur déterminant de l’histoire récente du Luxembourg, constituent une de ces évolutions majeures.
Aussi le programme d’études « Master en Histoire Européenne Contemporaine» (MAHEC) proposé depuis quelques années à l’Institut d’Histoire de l’Université du Luxembourg porte-t-il une attention particulière à la thématique des migrations. Elle était notamment au coeur du programme du séminaire de recherche « Moving Europeans. Migration in the 20th Century ». Le séminaire de recherche off re aux étudiantes et aux étudiants, l’opportunité de mener des recherches personnelles sur des thèmes historiques et d’en présenter les résultats au grand public. Ainsi, elles et ils s’initient à communiquer l’Histoire et des histoires à un public intéressé et critique dépassant le cadre restreint du séminaire et du monde universitaire. En termes de nationalités, les ressortissants portugais représentent après les Luxembourgeois, le deuxième groupe national de la population du Grand-Duché. Depuis plusieurs décennies, ils contribuent de manière notoire à la vie économique, sociale et culturelle du pays
L’objectif des jeunes chercheurs et chercheuses de l’Institut d’Histoire était de porter des regards multiples sur l’histoire migratoire portugaise au Luxembourg en s’intéressant à l’expérience de familles individuelles ou de groupes spécifi ques, en illustrant divers aspects de la vie culturelle, sans négliger au-delà les points de vue et attitudes d’institutions et acteurs publics majeurs. Les travaux n’ont guère pu se reposer sur des archives historiques classiques, mais ont dû recourir principalement aux sources orales issues du contact direct avec les intéressés. L’évocation du défi particulier que ce type de recherche représente pour les deux parties – le chercheur et la personne sur laquelle porte la recherche – fait partie de la présentation publique des résultats des travaux.
Jean Ketter
« C’était pour jouer au foot et c’était pour une rencontre d’amis. Parce qu’il ne faut pas oublier que dans les années 70’ je ne sais pas combien d’immigrés existaient, on n’était pas à 110000, on n’était pas à 50000, on n’était pas à 40000, et c’était peut-être le seul moyen de se rencontrer et de parler encore leur langue et peut-être de ne pas l’oublier. » (Source : Carlos Trovão, ancien joueur, dont le père jouait auprès d’un des premiers clubs eschois « Bar dos Artistas », entretien 14 août 2014)
Les premières fondations
Certaines équipes reçoivent la possibilité de jouer sur un terrain de la commune.
G. D. Os Lusitanos do Luxemburgo sur le terrain du Lycée Athénée situé à Merl.
Source : Archive-Contacto
Des équipes portugaises, italiennes, yougoslaves et espagnoles commencent à se rencontrer dans des « tournois d’immigrés » :
(Source: Desporto Imigrante. Campeonato « Torneio imigrante ». Contacto. Année 4. Juin 1973, p. 4.)