De nombreuses manifestations organisées sur la friche sidérurgique de Dudelange, comme le spectacle audiovisuel Liichtjoeren d’Armand Strainchamps (2000), l’exposition Retour de Babel dans le cadre de « Luxembourg et Grande de Région, Capitale européenne de la Culture 2007 » ou les activités autour de Dudelange on Wheels, montrent que l’action culturelle et sociale impulse une réflexion autour de ce délaissé urbain. En 2007, l’installation du CNA, du CCRD opderschmelz et de l’École régionale de musique dans un bâtiment conçu par l’architecte Paul Bretz, crée un pôle culturel qui a pour effet de redynamiser le tissu urbain.
Les manifestations que l'exposition se propose de relayer, participent d'un travail de mémoire activé par les bâtiments rescapés de l’usine. Ceux-ci recèlent des images historiques, promptes à stimuler l’imagination quant à la fabrique paysagère future du site. A l’ère de la mondialisation, la reconversion de la Gare-Usines (1996), puis du Waassertuerm + Pomhouse (2012) en lieux dédiés à la culture, de même que les actions en faveur de la réhabilitation de la Petite Italie réaffirment la spécificité de ces territoires et renseignent
la manière dont ce patrimoine industriel et social devient un atout pour la construction de l’image de marque de la ville présente et
future.
L’exploration du rôle de l’art photographique dont le potentiel documentaire et artistique semble avoir été reconnu précocement à Dudelange offre en la matière une piste particulièrement fructueuse. Dès la Belle Epoque des réseaux de pratique et de promotion de la photographie se développent dans le sillage des activités de l’ARBED. La circulation des personnes induite par l'emploi industriel offre un marché potentiel aux photographes, ce qui incite des esprits audacieux à se lancer dans l’aventure d’un studio photographique. Umberto Cappelari, un immigré italien pratiquant au quartier Italie dès les années 1910 en constitue un représentant type.